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Une heure de printemps est cependant venue,
Herbes et fleurs ont diapré la terre nue,
L'étang s'est constellé des joyaux de la nue.
Les portes ont laissé leurs battants, engourdis
Sous les lierres inextricablement ourdis,
S'ouvrir au vent berceur des bosquets reverdis.
Ce fut lorsqu'apparut, sans laisser de vestige,
Tant sa marche semblait un parfum qui voltige,
La Reine rayonnante en nimbe de vertige.
Hiératique, elle cueillit, de ci de là,
Un bouquet pour fleurir sa robe de gala,
Puis, laissant le Royaume à la Mort, s'en alla.
Dès lors, enclos de murs aux portes condamnées,
Le jardin qu'ont flétri d'extatiques années
Git sous l'effeuillement de ses grâces fanées.
Édouard Dubus.