Page:Mercure de France tome 006 1892 page 287.jpg
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− | et par quelles gaillardises cette charogne,non moins nationale que feu Renan, bénissait le Dieu qui mène ses pareils aux honneurs sans fin, à l'admiration édentée autant que subtile du jouvenceau | + | et par quelles gaillardises cette charogne, non moins nationale que feu Renan, bénissait le Dieu qui mène ses pareils aux honneurs sans fin, à l'admiration édentée autant que subtile du jouvenceau Barrès.<br /> |
− | {{gap}}C'est là aussi que trop rarement un chanteur de tout premier ordre. M. Francis | + | {{gap}}C'est là aussi que trop rarement un chanteur de tout premier ordre. M. Francis Villé, fait ouïr les robustes idylles de Pierre Dupont et telles de ces vieilles chansons du terroir français où se plaisait tant Gérard de Nerval.<br /> |
− | {{gap}}Monsieur Charles Delacour donne à l'Eden-Concert la note moderne avec ses poèmes d'une misanthropie langoureuse qui font rêver d'un Bruant attendri. Sa grâce personnelle, son art de dire et la parfaite harmonie de son costume avec sa tête de Christ préraphaélisant chez Liberty, ont produit sur le public quelque peu fruste du boulevard Sébastopol une impression vive; et les demoiselles de chemisiers y présentes essaieront longuement sur leur forte-piano | + | {{gap}}Monsieur Charles Delacour donne à l'Eden-Concert la note moderne avec ses poèmes d'une misanthropie langoureuse qui font rêver d'un Bruant attendri. Sa grâce personnelle, son art de dire et la parfaite harmonie de son costume avec sa tête de Christ préraphaélisant chez Liberty, ont produit sur le public quelque peu fruste du boulevard Sébastopol une impression vive; et les demoiselles de chemisiers y présentes essaieront longuement sur leur forte-piano les ''songs : J'taimais bien'' et ''Je ne sais pourquoi''.<br /> |
− | {{gap}}Voilà donc un exutoire neuf à l'insatiable ambition des poètes. MM. de l'école romane, moins connus, nonobstant leurs efforts, que le suçon Géraudel, pourront prendre exemple là-dessus et | + | {{gap}}Voilà donc un exutoire neuf à l'insatiable ambition des poètes. MM. de l'école romane, moins connus, nonobstant leurs efforts, que le suçon Géraudel, pourront prendre exemple là-dessus et manifester ''coram populo'' ce trésor de versions latines qu'ils élaborent opiniâtrement. Avec leur entente de la mise en scène, il n'est pas douteux qu'ils sauront choisir pour leurs débuts les quartiers de Paris les plus congruents à leurs aptitudes.<br /> |
− | {{gap}}Ainsi, le chevalier Maurice du Plessys est tout indiqué pour « rénover » les beuglants de la rue de Flandre, et Jean Moréas pour matagraboliser les consommateurs de la Nouvelle Athènes. Ernest Raynaud jouera du violon, ce pendant que Raymond de La Tailhède représentera, d'une insuffisance | + | {{gap}}Ainsi, le chevalier Maurice du Plessys est tout indiqué pour « rénover » les beuglants de la rue de Flandre, et Jean Moréas pour matagraboliser les consommateurs de la Nouvelle Athènes. Ernest Raynaud jouera du violon, ce pendant que Raymond de La Tailhède représentera, d'une insuffisance « chasse-ennui », le quatrième officier de Marlborough. |
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− | {{gap}}L' | + | {{gap}}''L'Echo de Paris'' a eu la pensée louable de créer, dans son supplément du samedi, la rubrique « ''Les Jeunes Revues littéraires et artistiques'' », sous laquelle est donné, par des citations nombreuses et des notes, comme un tableau synoptique des idées manifestées dans leurs revues par les écrivains nouveaux. Cette rubrique a été confiée à M. Alfred Vallette, dont les deux premiers articles ont paru dans les numéros des 16 et 23 octobre.<br /> |
{{gap}}« Poète, Lamartine a toujours amèrement regretté d'être marqué et comme stigmatisé de ce titre. Il le porta tout le temps de sa vie, et qui peut l'en blâmer? comme le plus désobligeant des sobriquets. » Cette extraordinaire flagornerie adressée en hommage à tous les mufles qui n'ont point le<noinclude> | {{gap}}« Poète, Lamartine a toujours amèrement regretté d'être marqué et comme stigmatisé de ce titre. Il le porta tout le temps de sa vie, et qui peut l'en blâmer? comme le plus désobligeant des sobriquets. » Cette extraordinaire flagornerie adressée en hommage à tous les mufles qui n'ont point le<noinclude> | ||
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Version actuelle en date du 26 décembre 2014 à 17:16
rubrique, je l'ose dire, portenteuse, Soirées classiques, les vieillotes sucreries de Paul Henrion, de Nadaud, et de la petite mère Loïsa Puget, naïve prédécesseur du jeune homme Fourneau. C'est en ce musico sans précédent que les hommes de ma génération ont pu connaître quelle indifférence accostait le patriarche Béranger touchant les peignoirs de sa maîtresse:
et par quelles gaillardises cette charogne, non moins nationale que feu Renan, bénissait le Dieu qui mène ses pareils aux honneurs sans fin, à l'admiration édentée autant que subtile du jouvenceau Barrès.
C'est là aussi que trop rarement un chanteur de tout premier ordre. M. Francis Villé, fait ouïr les robustes idylles de Pierre Dupont et telles de ces vieilles chansons du terroir français où se plaisait tant Gérard de Nerval.
Monsieur Charles Delacour donne à l'Eden-Concert la note moderne avec ses poèmes d'une misanthropie langoureuse qui font rêver d'un Bruant attendri. Sa grâce personnelle, son art de dire et la parfaite harmonie de son costume avec sa tête de Christ préraphaélisant chez Liberty, ont produit sur le public quelque peu fruste du boulevard Sébastopol une impression vive; et les demoiselles de chemisiers y présentes essaieront longuement sur leur forte-piano les songs : J'taimais bien et Je ne sais pourquoi.
Voilà donc un exutoire neuf à l'insatiable ambition des poètes. MM. de l'école romane, moins connus, nonobstant leurs efforts, que le suçon Géraudel, pourront prendre exemple là-dessus et manifester coram populo ce trésor de versions latines qu'ils élaborent opiniâtrement. Avec leur entente de la mise en scène, il n'est pas douteux qu'ils sauront choisir pour leurs débuts les quartiers de Paris les plus congruents à leurs aptitudes.
Ainsi, le chevalier Maurice du Plessys est tout indiqué pour « rénover » les beuglants de la rue de Flandre, et Jean Moréas pour matagraboliser les consommateurs de la Nouvelle Athènes. Ernest Raynaud jouera du violon, ce pendant que Raymond de La Tailhède représentera, d'une insuffisance « chasse-ennui », le quatrième officier de Marlborough.
X.
L'Echo de Paris a eu la pensée louable de créer, dans son supplément du samedi, la rubrique « Les Jeunes Revues littéraires et artistiques », sous laquelle est donné, par des citations nombreuses et des notes, comme un tableau synoptique des idées manifestées dans leurs revues par les écrivains nouveaux. Cette rubrique a été confiée à M. Alfred Vallette, dont les deux premiers articles ont paru dans les numéros des 16 et 23 octobre.
« Poète, Lamartine a toujours amèrement regretté d'être marqué et comme stigmatisé de ce titre. Il le porta tout le temps de sa vie, et qui peut l'en blâmer? comme le plus désobligeant des sobriquets. » Cette extraordinaire flagornerie adressée en hommage à tous les mufles qui n'ont point le