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À Henry d'Erville.
L'Usine ahane, écume et geint sous le ciel clair.
Au centre buissonneux des plaines alarmées
Ses fièvres, ses flambois, ses fracas, ses fumées
Exhalent une tache orageuse dans l'air
Et toisonnent le haut de son échine dure.
Comme une chienne oscille et quête en la verdure,
ague bête, aux yeux roux, apeurant de son flair
Les planantes amours dont l'azur se constelle
Et dont les gazouillis semblent fuir devant elle,
L'Usine ahane, écume et geint sous le ciel clair.
En costume princier que connut le servage,
Le Printemps arborant sa perruque à frimas
Étale la gaîté d'ironiques damas.
L'insidieux encens de la flore sauvage,
Le trille insinuant qui repeuple les nids,
Les fredons chuchotés des vieux troncs rajeunis
Circonviennent les cœurs qu'une langueur ravage.
L'Usine, froide à tous ces frissons palpitants,
A l'aspect sale et gris des rapaces traitants
En costumes princiers que connut le servage.
Pareil au flot perlé des alcools stimuleurs,
L'Été giclant sous qui tout se grise et s'altère,
Comme une vaste enclume éclabousse la terre,
Fournaise en la clarté qui pleut sur ses douleurs,
L'Usine ronfle et bout ; sa ruche s'exténue
À la peine, et parmi la promiscuité nue
De son dépoitraillé labeur suant ses pleurs,
Parfois de brusques ruts étanchent leurs furies
À l'enivrant lac blond des jeunes chairs meurtries
Pareil au flot perlé des alcools stimuleurs.