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Des sépulcres, sous les dalles, s'exhale une odeur de vie permanente ; et des ossuaires, une radiance d'étoiles. Les reliquaires contiennent de la poussière d'amour.
Le chrême a sacré la table de l'autel (ainsi le très saint Jésus se purifie lui-même) et, tel que d'un parterre impérial, les cierges, sous l'arrosoir enflammé des accolytes, vont surgir et fleurir.
Les anges prient, humanisés par des simulacres très raisonnables, car il est bien véritable qu'ils odorent les parfums essentiels, qu'ils goûtent les suavités saintes, qu'ils entendent la parole incréée : ils sont jeunes, forts, libres, plus féconds que les plus puissants reins. Ils vont nus, sans corruption, et s'ils se vêtent, c'est de la transparence du feu.
Ange aussi, l'aigle du lectorium, aux élévations royales ; anges, les lions couchés, autoritaires et obscurs.
Jésus, le grain d'encens fume dans l'encensoir : la Victime s'allume et l'oblation future s'accomplit en désir. Elle s'allume et fume et son amour apparaît sur la scène du monde : les Figures surveillent leurs accomplissements.
Le Prêtre. — Exorcizo te, creatura salis, je t'exorcise, ô créature, pour que tu guérisses la stérilité des eaux. Exorcizo te, creatura aquae, je t'exorcise, ô créature, pour que tu apaises l'amertume du sel.
Dorénavant, l'eau sera salée et il pleuvera d'incorruptibles rosées : dénudez vos tètes, ce sont les larmes de Jésus.
Les Palmes absolues s'érigent en concerts alternatifs autour du Prédestiné que le Verbe antérieur donne à la vie. Il se mêle au peuple, et le