Page:Mercure de France tome 004 1892 page 129.jpg
De MercureWiki.
(Différences entre les versions)
Version actuelle en date du 15 février 2013 à 08:41
- Et c'est l'heure où s'ouvre la fleur des songeries;
- Nous irons par l'éclat fraternel du verger
- Sous les branches que nulle grêle n'a meurtries
- Et qui nous béniront d'aimer et de songer.
- La Belle et le Prince
- Une brise impalpable et pure nous caresse,
- Des Femmes de soleil parent nos cheveux blonds,
- Ses astres luisent sur la route où nous volons
- Et tous deux nous montons vers la divine ivresse.
- Dans le printemps royal nos clartés confondues
- Volent éperduement d'un sidéral essor,
- Et nous buvons la vie aux flots de pourpre et d'or
- Qui fécondent le champ des chères étendues.
- Nous sommes la blancheur de la lune rieuse,
- Nous sommes le saphir argenté de la mer,
- Nous sommes la pâleur du soir limpide et clair
- Et la rougeur de l'aurore victorieuse.
- L'impérissable Jour de l'Extase se lève.
- Nous moissonnons l'espoir superbe à pleine faulx,
- Nous sommes les chants et les rhythmes triomphaux
- Et nous sommes la Joie éternelle et le Rêve.
A.-Ferdinand Herold.