Page:Mercure de France tome 003 1891 page 065.jpg
Version actuelle en date du 27 mai 2011 à 13:24
Camille de Sainte-Croix a débuté dans les lettres par deux romans d'un art et d'un style très personnels : La Mauvaise Aventure et Contempler. Si ces romans, conçus d'après une vision neuve et spéciale de la vie, écrits avec le burin ferme d'un graveur du XVIIIme siècle, n'obtinrent pas immédiatement de la presse et du public la justice qu'ils méritaient, du moins leur valeur, consacrée aux yeux de francs camarades, sert d'assise hautement littéraire à ces Lundis de la Bataille, à ces Mœurs Littéraires que, romancier hier, polémiste aujourd'hui, notre ami vient de publier en un volume de notes sèches, vibrantes et moqueuses, pleines de dédain et de bravoure, chez l'éditeur Savine.
Là, comme dans La Mauvaise Aventure, comme dans Contempler, s'affirme un exceptionnel tempérament de jeune lutteur, épris d'action, de vie mâle et fière, une de ces natures vers qui — souvenez-vous — à l'école, s'empressent les sympathies d'enfant, parce qu'elles pressentent là un généreux et hardi camarade, narguant le pion, emboursant parfois les punitions des autres, défendant les